mardi 22 janvier 2013

De la parole au destin


Les paroles qui comptent, les mots les plus importants,
  ne sont pas toujours ceux que l'on prononce de vive voix.
  Savoir écouter, porter une oreille attentive à l'autre,
  c'est d'abord apprendre à faire la différence entre ce
  qu'il dit et ce qu'il pense ou ressent.

Le destin est plus fort que l'homme : c'est ce que
  l'on entend souvent dire et c'est aussi la morale préféré
  de ceux qui renoncent dans la vie, ceux qui préfèrent
  marcher la tête basse et le dos courbé, parce qu'il est
  plus facile de se laisser aller que d'affronter
  les évènements.
Un grand général français de Napoléon Ier, du nom de
  La Varière, avait pris la décision d'attaquer l'ennemi,
  bien que ses troupes fussent largement inférieures
  en nombre.

    Il était sûr de vaincre, mais il sentait monter
  la peur chez ses hommes et voulut couper court à
  toute protestation.
Sur un chemin de campagne, il s'arrêta devant 
  une chapelle isolée et déclara à ses guerriers : 
  "Je vais me recueillir et demander l'aide de Dieu. 
  Ensuite, je jetterai cette pièce d'or que voici. 
  Si la face de notre empereur apparaît, nous vaincrons,
  mais si c'est pile, nous perdrons. Ainsi, mes Grognards, 
  nous sommes entre les mains du destin !" 
  
    S'étant recueilli quelques instants, La Varière sortit 
  du temple et jeta une pièce. Napoléon apparut. Les soldats 
  acclamèrent le destin et la troupe retrouva le moral. 
  Convaincus d'être victorieux, les Grognards combattirent 
  avec une si extraordinaire intrépidité qu'ils gagnèrent 
  rapidement la bataille. 
  
    Après la victoire, Vermont, l'aide de camp de 
  La Varière lui dit : "Ah ! Mon général ! Personne ne peut 
  donc changer le cours du Destin. Cette victoire inespérée 
  en est une nouvelle preuve." 
  - "Qui sait, mon bon Vermont, qui sait... répondit 
  La Varière en lui montrant la pièce d'or à deux côtés : 
  face... et face. 
  "L'organe de la parole n'est pas la bouche, 
  c'est le coeur." 
Le hasard existe et les maux qui accablent l'homme aussi. 
  C'est un fait. Mais il ne faut pas y voir une intention 
  particulière, un acharnement transcendant, une malédiction 
  sur toute l'humanité.
    
    La ruse, l'intelligence, l'envie d'entreprendre, 
  le courage ont un effet puissant sur l'ordre des choses.
  Et d'ailleurs, pourquoi faudrait-il croire qu'il y a 
  un ordre des choses pré-établi ?...

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